Une fois de plus, réveil en pleine nuit (rdv à 4h00). Nous montons dans un minivan avec notre guide et notre cuisinier et c'est parti pour 4 heures de route jusqu'à Cachora. On s'arrête plusieurs fois en sortant de Cuzco pour finir les courses et acheter du gaz (je me rappellerai longtemps la tête de l'épicier qu'ils ont réveillé à 4h30 pour lui faire ouvrir sa boutique...). Sur la route nous nous retrouvons bloqués à un barrage : la route est en travaux et personne ne sait quand nous pourrons passer. Les discussions entre un officiel du chantier et les gens bloqués sont houleuses et après plus d' une heure d'attente nous sommes enfin autorisés à passer. Sur le trajet nous serons bloqués et ralentis plusieurs fois par ces travaux visant à remettre la route en état après les inondations des mois précédents. Nous arrivons finalement à 10h au lieu de 8h à Cachora, point de départ de la marche.
Le temps de prendre le petit déjeuner, empaqueter nos affaires, cela ne vaut plus le coup de partir avant le déjeuner. Nous enchainons donc ptit dej et déjeuner à 30 min d'intervalle et partons vers midi pour notre première journée de marche. Au programme environ 20km avec du plat et une grosse descente.
La partie plane est vraiment sympa, superbe paysage, bon chemin large (on est encore dans une zone relativement peuplée).
Nous arrivons ensuite au début de la descente : pente raide et descente en lacets au début, puis replat et à nouveau descente plus raide.
A 17h30, juste avant le coucher du soleil, nous arrivons à notre campement. C'est le grand luxe, un vrai toit pour diner et des toilettes et douches en dur (sans eau chaude et lumière quand même faut pas pousser). Lors du repas, première discussion avec notre guide qui aurait dû nous mettre la puce à l'oreille : il parle sans arrêt, sans grande cohérence et nous laissera finalement entre nous voyant qu'on n'accrochait pas à ses délires mystiques.
Encore un lever de bonne heure (4h45) pour un programme chargé : 10km seulement aujourd'hui mais une bonne montée (1500 m D+) et la visite du site de Choquequirao. La montée est une bonne occasion pour tout le monde de se tester, en plus on est dans le brouillard donc il ne fait pas trop chaud. Au bout de 3h, nous sommes en haut et il ne reste plus que qq kilomètres de plat avant d'arriver à Choquequirao.
Nous arrivons au camp pour midi et sous le soleil. Nous en profitons pour faire une lessive et prendre une douche (encore un endroit avec toilettes et douche froide en dur !). L'eau doit venir directement d'un glacier car elle est tellement froide que c'en est douloureux !
Vers 16h, nous partons à la découverte de Choquequirao (environ 200m de D+). Le site est magnifique et bien entretenu (nous n'avons pourtant vu personne),du moins pour sa partie dégagée puisqu'on estime que 70% du site est enfoui sous la végégation. Qui plus est il n'y a personne ! Nous sommes seuls avec l'autre groupe qui nous accompagnera tout au long du trek.
Après quelque temps sur la place centrale du site, nous redescendons sur le versant opposé pour voir le fameux mur avec les lamas. Pendant que nous sommes posés au soleil, un condor nous survole majestueusement. Génial !
Sur le chemin du retour, nous passons à côté d'un serpent qui dort tranquillement dans un mur, venimeux selon notre guide.
Ce soir là, nous avons droit pour la première fois aux traditionnels pop-corn auxquels nous aurons désormais droit à chaque goûter.
Lever de bonne heure (6h) afin d'affronter une des plus grosses journées du trek : 400m de D+ pour monter au dessus de Choquequirao, 1300m de D- pour descendre jusqu'au Rio Blanco et à nouveau 900m de D+ pour remonter en face jusqu'à Maizal.
Nous entamons la journée en terminant la visite de Choquequirao commencée la veille.
Nous nous dirigeons ensuite vers la crête afin de basculer de l'autre côté. Le seul souci c'est que nous voyons déjà le point ou nous devons arriver le soir et les lacets du chemin que nous emprunterons, et évaluons ainisi un peu mieux la distance à parcourir.
La descente vers le Rio Blanco est longue et pénible : nous sommes en plein soleil, le chemin est caillouteux avec des pierres qui roulent sous les pieds et en plus nous sommes harcelés par les taons.
Nous arrivons finalement au rio blanco pour découvrir que le pont qui devait nous permettre de traverser a effectivemlent été emporté par les crues. Nous traversons à cheval car il y a quand même pas mal de courant et nous n'avons pas la dextérité des locaux et cassons la croute au bord du rio après en avoir profité pour tremper nos pieds meurtris dans l'eau fraiche.
Nous entamons la dernière difficulté de la journée : 900m de D+ pour arriver à Maizal. Notre guide est comme d'habitude aux abonnés absent. Cette fois, il discute avec son collègue de l'autre groupe et est loin derrière. Nous devons donc nous fier à la bienveillance de nos arrieros qui nous ont doublés dans la montée et indiqué le bon chemin en bloquant les bifurcations avec des branches.
Nous arrivons à Maizal (en fait une ferme habitée par une famille) peu avant le coucher du soleil et profitons donc de la vue magnifique depuis notre campement.
Nous faisons également connaissance avec la faune locale, une mignone petite chèvre et un bouc qui sait ouvrir un robinet quart de tour avec les dents !
Ce soir là, notre cuisinier nous propose pour l'apéro une pizza (cuite à la poêle !) Super bonne !
Comme d'habitude réveil matinal (6h) pour commencer par une montée. Au programme 1200m de D+ pour atteindre un col à 4200m. La montée est pénible : il crachine, le chemin est hyper boueux et glissant, les branches trempées nous fouettent au passage. Nous avançons donc laborieusement sous nos ponchos (bien heureux d'avoir pris les guêtres pour essayer de préserver un peu le pantalon).
Plus nous montons et plus le temps s'éclaircit. Le paysage se transforme également, passant du style forêt tropicale au paysage d'alpage.
Nous arrivons finalement au col, la vue à 360° est magnifique (il manque juste les sommets enneigés qui sont sous les nuages et qui le resteront pendant tout le trek). Nous mangeons dans ce cadre idyllique.
L'après midi sera une des plus agréables du trek, nous redescendons gentiment les 500m de D- qui nous emmènent vers Yanama. Il fait beau, le paysage est fabuleux, le chemin est agréable, nous sommes au paradis !
Ce soir là, notre cuisinier Willy se surpasse et nous décore le plat avec un toucan !
Aujourd'hui, c'est la dernière grosse journée du trek avec l'ascension du plus haut col : 4670m. Les 1100m de D+ pour y arriver se passent finalement bien, la plupart est en faux plat montant en fond de vallée. Nous croisons pas mal de paysans qui habitent dans cette vallée.
Plus nous approchons du col et plus le temps se couvre. Nous arrivons au col dans un brouillard à couper au couteau (15-20m de visibilité à tout casser) et accompagnés d'un vent glacé. Nous nous arrêtons quand même pour déguster nos saucisses que nous portons depuis Cachora et immortaliser l'évènement.
Nous basculons ensuite de l'autre côté sous la pluie. La descente est pénible, il pleut quasi continuellement et nous n'en voyons pas le bout. Nous continuons plus longtemps que prévu dans l'espoir que la pluie s'arrête afin de pouvoir monter le camp afin de casser la croute. Nous nous arrêtons enfin pour reprendre des forces et la pluie s'arrête enfin. Nous n'aurons finalement pas pu profiter du passage à notre point culminant.
La fin de la journée se déroulera sous un temps maussade. Le chemin a été partiellement emporté dans des éboulis et certains passages sont déconseillés aux âmes sensibles ou ayant les pieds maladroits !
Petite journée car nous avons avancé plus que prévu la veille.
Le beau temps est revenu, nous sommes descendus. le chemin descend doucement et nous profitons donc bien de cette journée dans la forêt tropicale.
Nous arrivons en fin de matinée à Playa et le choc est rude. Plusieurs autres groupes de trekkeurs qui reviennent du Salkantay, un vrai village et même la télé par satellite !
Nos arrieros sont pressés de partir car ils ont 4 jours de marche à travers les montagnes (ils prennent un chemin plus difficile) pour rentrer à Cachora.
Nous leur disons donc adieu après moults remerciements. Ils auront été super professionnels et attentionnés, de vrais anges gardiens !
Nous restons donc avec notre cuisinier qui repartira en bus le lendemain vers Cuzco avec nos bagages et notre guide qui nous accompagne jusqu'au Machu Picchu.
Nous profitons du soleil de début d'après midi pour nous laver dans la rivière. Une petite fille du village se joint à nous, visiblement curieuse de voir des européens tout blancs !
Nous allons ensuite nous frotter aux locaux dans le cadre d'un match de foot. Le contraste entre les touristes fatigués, en chaussures de marche, haletant dès le premier sprint et les péruviens parfois en claquettes, dopés aux globules rouges depuis leur plus jeune âge est saisissant et le score sans appel ! ceci dit, notre cuisinier qui jouait dans notre équipe était quand même un sacré croqueur de ballon (comme pas mal de ses compatriotes).
Mine de rien, une grosse journée nous attend : une seule montée mais une grande distance à parcourir. J'ai pas le kilométrage exact mais ça nous a paru looooooooooooooooooong...
Nous continuons la descente de la vallée dans laquelle se trouve Playa, rencontrons notre premier chemin Inca qui traverse une plantation de café
Après 2h de montée environ nous arrivons sur une crête qui nous permet d'apercevoir au loin le Machu Picchu, ce qui nous permet de mieux apprécier la distance restant à parcourir !
Nous redescendons dans la vallée suivante (on croise au passage un avocatier, je savais même pas à quoi ça ressemblait).
Nous arrivons début d'après midi à hydroelectrica (station hydro-electrique comme son nom l'indique !). Nous cassons la croute à la gare (pas trop aux normes européennes) : plein de petites boutiques de 3m2 dans lequelles ils font à manger !
Nous longeons donc la voie ferrée et nous pouvons mieux nous rendre compte des dégâts causés par les crues de janvier-février.
Cette étape restera sûrement la pire du parcours ! Nous sommes crevés et marchons comme des robots le long de cette voie de chemin de fer qui n'en finit plus..
Il ne nous reste plus qu'à traverser la ville pour rejoindre notre hôtel et savourer notre première douche chaude depuis 1 semaine ! Quel pied !
Nous décidons ensuite que nous avons bien mérité d'aller tester les sources chaudes. Un peu déçu par la saleté (l'eau est marron) et le monde qu'il y a. En plus il se met à pleuvoir !
Pour le dîner, nous continuons à nous faire plaisir en testant l'Indio Feliz, le meilleur restaurant de la ville. Pas donné (le menu est à 60 NS, soit 15 euros), mais c'est le feu d'artifice. Tous les plats sont super fins et bons, cuissons parfaites et présentations magnifiques ! La journée se termine en beauté !
--------> Machu Picchu